Jim et Sara aux Fleurs du Malte

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Jim et Sara entrèrent dans le pub où la vie grouillait à son plein, même en plein jour. À tous les deux mois, sept sortes de bières nouvelles prenaient place sur le menu, puis revenaient quelques fois dans l'année. Elle était bonne, fraîche l'été, chaude au coeur l'hiver et l'ambiance de la place était également chaleureux. Ce n'était pas très grand, mais on s'y plaisait. Quelques habitués se trouvaient au comptoir et sirotaient une stout irlandaise bien crèmeuse, une bande de professeurs dégustaient un verre de vin en discutant de philosophie et d'histoire, quelques jeunes étudiaient à travers le brouhaha, équipés de café, etc.

Ce petit pub était bien réputé à St-Adjudor, et les habitants des villages voisins n'hésitaient pas à faire quelques minutes de route pour venir s'y asseoir ou faire la fête.

La barmaid avait dans le début vingtaine. Une blonde asez jolie et au regard scintillant, mais un peu vide. Elle était enjoué, mais on la devinait un peu gourde dès le premier coup d'oeil.

Une bande de clochards étaient également assis dans un coin, l'un d'entre eux tentait de raconter une histoire invraisemblable à ses compagnons de rue.

-J'vous le diiiit! allongea-t-il les yeux tous ronds, ouverts à leur maximum. Y'a poussé quelqu'un devant un bus, PAF de même! Y'était fou, fou, fou, ajouta-t-il en gesticulant les mains de façon excessive. Y'a disparu après ça, pi y'en a qui m'ont dit l'entendre quand y vente dehors. J'vous l'diiit!

-Criss le frète t'es rentré dans tête Ti-Paul.

Ti-Paul fit d'énormes yeux dans lesquels on pouvait lire un flagrant :"Tu m'cré paaaas?".

-Ben j'ai mon voyage... Cristie y'on trouvé la voiture du gars dans l'parking du cim'tiére. C'tait un journaliste, y'était viré fou pi y'a toute laisser ça là pour vivre dans la rue.

L'histoire de Ti-Paul continua ainsi pendant un moment, mais ils ne faisaient que s'obstiner avec ses compagnons la plupart du temps.

Jim entendie la conversation. C'est exactement le genre de truc qu'ils cherchaient. Plus besoi nde demander au gens. Jim regarde Sara.

- Lui. Ya l'air a dire des trucs pas senssé. Dit-il en pointant Ti-Paul.

Puis il s'approcha du bonhomme.

- Eh man, salut, j'ai entendu ton histoire de loin. Dit moi, y ressemblait à quoi ton journaliste?

Ti-Paul fut ravi qu'on lui demande de fournir plus de détail sur cette histoire qu'il avait entendu. Ses yeux s'ouvrir encore davantage laissant la lumière des lampes briller à travers ses pupilles.

-Y'était grand d'même, déclara-t-il sans hésiter en mettant une main à un bon pied au dessus de sa tête. Mais plus ça allait, plus y'était courbé, y'était fou fou fou j'vous dis! Son dos était toute crispé par le stresse là, p'is y'avait des plumes qui s'accrochaient à ses vêtements.

Ti-Paul fit silence, ses yeux prirent la forme d'amandes alors qu'il abaissait ses paupières pour afficher un regard mystérieux et emplir ses prochaines paroles de suspense.

-Y mangeait des poules crues, marmonna-t-il tranquillement d'une voix rauque. CRUES D'MÊME, renchérit-il soudainement en levant l'index bien haut.

Dès le début de la description, Jim se dit que ce ne pouvait pas être Miroslav, car le Tchèque était petit et mince.

[Je laisse Sara répondre en premier. Après je répondrai.]

Sara recula soudainement au cri du clocahrd. On pouvait lire dans son visage un mélange de dégoût et de surprise.

- Euh, est-ce qu'il y aurait queluqe chose que vous ne m'auriez pas dit à propos de votre ami? Du genre qu'il mange des poules crues? Ou qu'il est une espèce d'erreur de la nature? murmura-t-elle à Jim, pour ne pas que le clochard l'entende.

-PAS DE CHUCHOTTÂGE! cria le clochard en se levant brusquemment, le menton élevé en signe de défi.

La barmaid, blonde et dégageant un aura de superficialité accrue, se tourna vers lui et prit un ton autoritaire, mais qui finalement était tout à fait innofensif.

-Ti-Paul franchement!

Les yeux du clochard s'abaissèrent aussitôt et il s'assoya, un peu triste, comme un enfant qu'on venait de réprimander. Il prit une timide gorgée de bière.

Ouai.... t'a pas une idée d'la direction qu'il aurait pris? Ou juste un quelquonque indice?


Jim se grattait la tête. La question de Sara lui fit sourire quelques secondes.


Parce que... il a peut-etre besoin d'aide.

Pris d'un second souffle d'énergie soudaine, Ti-Paul se redressa sur sa chaise, cette dernière valsait par terre. Les yeux bien ronds, il leva le doigt en l'air et s'écria:

-J'TE LÉ DIT ! SON CHAR EST DANS L'PARKING DU CIM'TIÉRE!!!!

Tous restèrent bouche-bée face au zèle de Ti-Paul concernant cette histoire, puis la barmaid, Stéphanie, lâcha un "tsk". Ce petit son sec que l'on produit en exerçant une légère sucion tout en claquant la langue sur le palais. Désignant ainsi son agacement.

Ti-Paul se ressoya à nouveau, peinard.

Sara recula en prenant Jim par le bras, l'entrainant ainsi avec elle. Elle en avait visiblement assez de se faire crier après.

-Bon, si tu es bien sur que ce type la c'est la personne qu'on recherche, j'imagine qu'on peut aller voir au parking du cimetierre. Mais je peut pas dire que j'ai hate de le rencontrer, votre ami.

Jim recula la tête en signe de surprise...

Ah! CIMETIERE!! AHHHHH!! OOkay!! J'avais pas compris sa. Dit-il, fesant semblant d'être étonné.

Il tourna la tête vers Sara et lui dit tout bas:

Allons voir...

Bah, je le connais même pas moi-même... j'ai juste sa description physique. J'ai un peu de cash pour un taxie... mais sa va me prendre tout mon argent de poche....

Jim sembla partir dans sa tête un moment. Il fronça les sourcils et serra le poing. Il soupira et leva la tête.

Bon allons-y!


Quelque chose semblait le préoccuper.


Merci ti-Paul!

Sara ne prit pas la peine de remercier Ti-paul.
En se dirigeant vers a sortie, elle tâta les poches de son manteau afin de faire l'inventaire de ce qui lui restait côté monétaire. Pas grand chose. Elle tendit 2 dollars à Jim.

-Tiens, c'est pour le taxi. C'est pas beaucoup je sais mais à ce qu'y parait, c'est l'intention qui compte... En tout cas. C'est bien loin, le cimetierre?

-Ben y semblerait que tout le monde est parti à pieds, finalement.

Sara regarda les clefs. Elle avait quelque peu oublié qu'elle les avait en sa possession. Celà leur donnait-il le droit de partir avec la voiture de Victor sans l'avertir?... Et puis ces deux punks tournaient un peu trop autour de la voiture en question, ce n'était peut-être pas très sécuritaire de la laisser là.

- Qu'est-ce que tu en dirais si on économiserait le taxi? fit-elle en secouant les clefs sous le nez de Jim.

- Faudrais pas traîner par contre... si possible revenir avant les autres pour ne pas qu'ils nous cherchent. Ou qu'ils cherchent l'auto.

- Ouai... deux punk....

Jim leva les sourcil en voyant les clefs devant son visage.

- Hey, t'est pleinne de surprise toi! fuck le taxie on les avertiras pas, on a pas le temps. Qui dit Cimetière dit mort-vivant pis j'ai pas envi de ramener deux cadavres déchiqueter chez Bastien.

Jim disait le mot mort-vivant comme s'ils existaient vraiment. D'ailleur, c'est plausible.

Jim avance vers l'auto sans s'occuper des punks.

Criss de punk, sti qui sont laid ave cleur osti de coupe de balais à marde.

Jim se pompe déjà.

Jim s'approcha de la voiture comme si de rien était. Les deux punks le remarquèrent et arrêtèrent de "gosser" sur la serrure. Ils le regardaient et voyant que Jim s'en foutait, le gros torse nu levant le menton et afficha des grans yeux intimidants en sa direction. Les poings serrés et les veines sorties grosses comme des cables. Le petit d'à côté remarqua l'attitude de son ami et tenta subtilement de le calma en lui "pokant" une côte.

Le petit s'avança, il avait l'air du genre nerveux qui prend vite les nerfs.

-Yo criss! fit-il en guise de salutation pour Jim. Si tu veux le char, on donne juste 25% des gains pi c'est moé qui conduit.

Jim lève la main et le moignon.

Chek, on veut pas de problème. On en a déjà asser. Faique partez pis vous aurez pas nos problême...


Jim savait qu'il perdait son temps. Il voulait surtout pas que Sara ait des problemes à cause de lui.

Jim avait deux solutions, soit qu'il relâche son envie de tuer sur les deux punk et qu'il se fasse pété la geule. Ou soit il leur donne les clef et qu'il se fasse pété la geule par Victor... dans tout les cas Jim est pas du genre a laissé les voleur faire leur salle boulo. Surtout pas des face de porc clouté comme eux. Il n'attendait qu'une réaction agressive de leur pars pour laisser partir sa rage. Une rage, sans peur, sans remord, sans retien. Une rage totalement pur.

Le petit punk s'approcha de Jim en fixant son moignon. Il était complètement subjugué, la bouche entre-ouverte et les sourcils levés. Il approchait à petit pas, puis leva la main tranquillement, hésistant, vers le moignon pour finalement le pointer avec vigueur.

-Woooo Tabarnaaaak. Cé ben hot ! s'exclama-t-il pour lui-même. Puis se tournant vers son ami. Heille Choko, check! rajouta-t-il en pointant le moignon, le grand cheeze dans la face.

Le Choko en question lâcha la porte de la voiture de Victor et s'approcha pour regarder. Son regard naturellement méchant se teinta d'admiration pour la main manquante de Jim. Ils fixèrent tous les deux le moignon un instant puis se regardèrent l'un l'autre.

-C'est comme dans Requiem for a Dream, que le gars s'fait tchoper le bras parce qu'il s'est trop piqué.

-Ouaiiiis!

Après quelques autres secondes d'admiration, Choko se redressa et tous ses muscles sortirent faire leur parade sur ses abdomens. Il regarda jim bien sérieusement.

-Tu viens tu dans notre gang ?

La rage de jim, qu'il contenait en lui, s'affaiblie tranquillement à la demande du gros punk. Jim fronça légèrement les sourcils.

- ee... non merci...

J'me suis fait coupé la main à cause j'ai trop joué avec la mafia... pis la je doit aller cherché un truc pour eux pis sont pas du genre à niaiser.. Faique, le char.... faudrais.. enteco s't'un conseil, de pas y toucher han?

Bien que le gros punk gardait un regard aussi effrayant et de grands yeux ronds, un subtil changement d'expression indiqua à Jim et Sara que l'allusion à la mafia sembla le troubler. Puis Jim lui conseilla de ne pas toucher à la voiture, ce qui évidemment, il n'oserait plus faire dorénavant.

Steve, le petit, qui était resté derrière Choko, n'avait pas trop l'air à l'aise non plus. Il tituba un petit instant avant de pouvoir s'exprimer clairement.

-oookkk... emmènes-toi Choko, j'ai vu une volvo sur l'autre rue, fit-il en s'éloignant.

Choko recula d'un pas avant de faire volte-face et suivre son ami.

-C'est cool mec, bonne chance! lança Steve, une fois éloignée.

Ils s'approchèrent de la voiture, heureusement celle-ci sembla intact, les deux punks n'avaient pas entreprit de forcer la serrure à l'aide de leur crowbar.

- Hey chek, cé Victor.

Jim se rengea sur le stationnement d el'église et claxona deux coup pour avertir Victor de leur présence. Il ferma le contact pour ensuite sortir du véhicule.

Sara leva le nez de son livre qu'elle avait ouvert en cours de route.

- Oui, on dirais bien que c'est lui.

Elle sorti du véhicule à la suite de Jim, encombrée de ses livres, de sa bourse et de son manteau usé qui semblait un peu trop grand pour elle.

- Hey, ça va pour ta main? Bastien n'est pas encore revenu avec les médicaments et moi je te force à conduire... c'est pas fort. Je suis désolée. Elle esquissa un sourire fatigué.

- Je sais qu'on est pas la pour chialer sur notre sort, mais... En tout cas, on est mieux de ne pas trainer. dit-elle d'un ton qui se voulait plus léger.

Elle se dirigea vers la porte en espérant que Victor ne leur en veuille pas trop qu'ils soient partis avec sa voiture comme s'il y avait une pancarte libre-service dessus....